Dans les souvenirs d’Anne-Gaëlle Huon, auteur et fondatrice de ParolesdeGrandsMeres

Dans les souvenirs d’Anne-Gaëlle Huon, auteur et fondatrice de ParolesdeGrandsMeres

Voilà une rencontre virtuelle particulière, celle d’un petit hasard sur Instagram, le compte @paroles_de_grandmères. Un compte Instagram merveilleux et très attachant qui partage  les expressions, anecdotes de grand-mères (et grand-pères) que l’on prend plaisir à suivre au quotidien. A chaque post un petit sourire s’esquisse.  Et puis nous avons voulu en savoir davantage sur celle qui tient ce compte et la découverte fut encore plus belle : Anne-Gaëlle Huon, auteure de plusieurs livres  dont un dernier qui a particulièrement fait écho aux Souvenirs Partagés : Même les méchants rêvent d’amour, dont elle nous parle dans cet interview.
Et comme toujours, une histoire de transmission, de valeur et bien sûr cet attachement à sa (ses) grand-mère(s) qui nous a évidemment touchés.
 
 
 

Pourriez – vous vous présenter et nous parler davantage du compte @paroles_de_grandsmeres ? 

 
Je m’appelle Anne-Gaëlle Huon, j’ai 34 ans, une passion pour les listes, et une tendresse particulière pour les vieilles dames. J’écris des romans dans lesquels les personnes âgées jouent un rôle important. C’est particulièrement le cas de mon dernier roman, Même les méchants rêvent d’amour, inspiré d’une histoire vraie, celle du carnet que m’a confié ma grand-mère avant de perdre la mémoire. Mes lecteurs en sont venus à me parler de leurs grands-mères à leur tour, et surtout de ces petites phrases qui incarnent si bien une personne. Ces petites pensées sages, drôles, parfois coquines, que l’on se transmet dans les familles et qui, quand vous les entendez vous font dire « Ah ! je croirais entendre ma grand-mère ! ». Ce compte, en rendant hommage à nos anciens, se veut un lieu de transmission. Ou comment les réseaux sociaux peuvent aussi être un lieu de communion inter-générationnel.
 
 

Un objet qui vous rappelle votre enfance ? 

 
Ma grand-mère avait dans sa cuisine des objets merveilleux comme ces cuillères à pamplemousse dentées que j’ai récupérées. Elle avait aussi cette cuillère qui faisait aussi paille et qu’elle glissait dans mon bol de chocolat chaud. Je me rappelle du goût un peu amer du métal quand j’aspirais le lait. Et puis quand je portais la tasse à mes lèvres, le bol se mettait à chanter ! Elle avait aussi ce drôle d’instrument en métal qui tranche la tête des oeufs à la coque (un coupe-oeuf ? je ne sais même pas si cela un nom !). J’en ai trouvé un dans une quincaillerie il y a peu, quelle joie !
 

Quels liens entretenez-vous avec votre grand-mère ? 

 
 J’ai la chance d’avoir encore mes deux grands-mères. Marie-Thérèse, ma grand-mère maternelle tient une forme olympique, il m’est d’ailleurs difficile de la croiser, elle est toujours en voyage autour du monde, ses photos me ravissent et me font regarder la vieillesse avec optimisme. 
Je suis sans doute plus proche de Jeannine, ma grand-mère paternelle, chez qui je passais toutes mes vacances en Provence. J’étais sa première petite fille, elle qui a eu quatre garçons ! Elle est dans un EHPAD car elle a perdu la mémoire et a besoin que l’on prenne soin d’elle. Mon dernier roman lui rend hommage. Elle a fait preuve de beaucoup de courage dans sa vie et le carnet qu’elle m’a confié peu avant de perdre la mémoire me fait regretter de ne pas l’avoir interrogé plus tôt sur son passé. Ce livre arrive trois ans trop tard – l’aurait-elle aimé ? J’ai envie d’y croire.
 

Votre roman « Le bonheur n’a pas de rides » a pour héroïne Paulette, une grand-mère  comment vous ai venue l’inspiration ?  

 
Ce roman est inspiré de l’auberge restaurant de mon père, un hôtel qui propose quelques chambres à l’année à des pensionnaires hauts en couleurs ! Je l’aidais parfois à faire le service et me régalait des frasques des clients et des anecdotes du patron. Chaque midi, une vieille dame venait déjeuner, toujours à la même table. Elle s’assurait d’être toujours désagréable quand je prenais sa commande. Et puis un jour, elle n’est plus venue. A présent, elle continue de vivre dans ce roman.
 

Quelles sont vos prochaines actualités ? 

 
Le Bonheur n’a pas de rides est sorti au Livre de Poche le 3 avril, le même jour que mon nouveau roman Même les méchants rêvent d’amour, publié aux éditions Albin Michel. L’occasion d’une tournée de rencontres dans toute la France qui me permettra d’échanger sur nos anciens… et sur l’importance de tendre l’oreille à leur histoire.

 

Et enfin… Quel conseil donneriez-vous aux générations futures… ? 

 
Nos anciens sont comme des livres ouverts que nous ne prenons pas le temps de lire. Ces héros ordinaires aux vies parfois extraordinaires méritent qu’on les écoute, qu’on prenne le temps. C’est en sachant d’où l’on vient que l’on peut savoir où l’on va.
 
 
 
Un grand merci Anne-Gaëlle pour ce partage, longue vie à au compte Paroles de Grand-Mères   ! Retrouvez Même les méchants rêvent d’amourLe bonheur n’a pas de rides en librairie et suivez ses actualités sur  @annegaelle_huon et @paroles_de_grandmeres.